21^e FESTIVAL CHOPIN

La pologne a sa place toute faite dans ce Festival, depuis qu'il existe ; disons qu'elle y est naturellement chez elle, et qu'elle y sera aussi longtemps qu'on célébrera celui dont il porte le nom. A longueur de saison s'y décline, sous toutes ses facettes, tournées l'une après l'autre à la lumière, l'œuvre entier de ce Chopin qui est à la fois l'âme de la Pologne et l'âme du piano.

Certes une étude, un scherzo, un impromptu n'a rien en soi de polonais, et Chopin serait moins grand s'il n'était pas d'abord universel, intime à chacun de nous dans ses fibres, sans préjuger de la couleur locale. Mais cette couleur reparaît à l'occasion, et il nous est déjà arrivé d'exalter le terroir ( "Aspect de Chopin"), ou d'entraîner ("Hommages à Chopin") une ribambelle d'auteurs dont les accents héroïques de la polonaise ou les bouquets de senteur de la mazurka.

Avec cette édition 2004, et dans le droit-fil de la saison polonaise en France "Nova Polska", nous voulons rendre à la Pologne un hommage plus appuyé. D'abord par les compositeurs, une petite guirlande qui court tout au long du Festival, de Maria Szymanowska à Gorecki, de Zarebski à Tansman. Ensuite par les pianistes : non seulement nous avons invité une majorité d'interprètes polonais, mais nous avons également réuni l'ensemble des six lauréats français du prestigieux Concours Chopin de Varsovie, de Bernard Ringeissen (lauréats en 1955) à Philippe Giusiano (lauréat en 1995), - et c'est une image assez parlante que celle de cet entrelacement de noms sur une quinzaine de concerts. Eternelle Pologne... Ne doutons pas qu'y contribue, à travers les espaces du monde et la fuite rapide des années, l'éternité du génie de Chopin.