24^e FESTIVAL CHOPIN

« Un élève enthousiaste de Bach » : ainsi Liszt qualifiait-il Chopin, qui vouait effectivement à Bach une véritable vénération. On sait que Le Clavier bien tempéré, seule partition emportée à Majorque, servit de modèle aux Préludes.

D’ailleurs, pour travailler un récital, Chopin avait une méthode bien à lui : « Je me cloître pendant quinze jours et je joue Bach. C’est ma préparation, je ne travaille pas mes compositions. » Des récitals, Chopin n’en donna qu’une quarantaine au long de sa courte vie. De quoi vivait-il donc ? Essentiellement de l’enseignement prodigué à des élèves fortunés. Le génie du compositeur nous a fait oublier le talent du pédagogue. C’est à l’un et à l’autre que le 24e Festival Chopin veut rendre hommage. Chacun des récitals s’ouvrira sur un Prélude et Fugue de ce Clavier bien tempéré dont Chopin recommandait à ses élèves une pratique quotidienne.

Les circonstances ne sont pas étrangères au choix de mettre la pédagogie à l’honneur cette année. Il y a un an, la Société Chopin perdait en la personne de Germaine Mounier une vice-présidente enthousiaste et une grande personnalité de l’enseignement du piano. Son talent de pédagogue était reconnu dans le monde entier. Nombre des interprètes témoigneront, lors du Festival, de la haute qualité de son enseignement qui, loin de se limiter à la pratique « professionnelle » du piano, visait avant tout à l’interprétation des textes musicaux pour en dégager la force expressive Germaine Mounier sera donc présente au cours de ces quatorze concerts, dont le premier s’ouvrira par une œuvre de Jean-Michel Damase qui lui est dédiée.

Toujours pour illustrer l’aspect pédagogique, le Festival innove cette année en proposant le samedi matin trois café-confer’s au cours desquels il sera donné d’approcher en détail le Deuxième Impromptu, l’usage de la pédale dans l’œuvre de Chopin, l’histoire du « prélude » de Bach à Chopin et au-delà. Chercher à comprendre, n’est-ce pas chercher à mieux aimer ?